Des pirates s’appuient sur des fausses pubs pour diffuser à des millions d'internautes un malware particulièrement sophistiqué, qui s’appuie sur de multiples techniques de dissimulation.
L’impact de ce malware, en revanche, est loin d’être anodin. Selon Eset, la publicité vérolée a été diffusée entre autres sur des sites d’actualités très populaires, lui permettant d’être affichée par « plus d’un million d’internautes », explique Robert Lipovsky, l’un des chercheurs d’Eset, dans une note de blog. L’attaque se déroule de façon totalement automatique, la victime n’a pas même pas besoin de cliquer sur la publicité. D’après les chercheurs, Stegano a été utilisé par les cybercriminels pour installer sur les machines des victimes des chevaux de Trois bancaires, des portes dérobées et des logiciels espions. Mais en théorie, il n’y a pas vraiment de limite. « Les victimes pourraient également être confrontées à de méchantes attaques de ransomware », souligne Robert Lipovsky.
Un cheval de Troie codé dans une image GIF
Si la voie est dégagée, il va créer un iframe invisible pour y charger un fichier Flash malveillant. Celui-ci peut exploiter trois failles différentes dans le lecteur Flash, en fonction de la version rencontrée (CVE-2015-8651, CVE-2016-1019 et CVE-2016-4117). Un code shell est ensuite installé pour détecter – à nouveau – les éventuels produits de sécurité qui pourraient faire obstacle. Et c’est seulement à ce moment qu’il va récupérer depuis un serveur la « charge utile », c’est-à-dire le cheval de Troie ou le logiciel espion final pour lequel toute cette attaque a été réalisée. Celui-ci est téléchargé sous la forme… d’une image GIF.Stéganographie, analyse de fichiers, détection de produits de sécurité, camouflage des fichiers téléchargés… Avec Stegano, les cybercriminels montrent à quel point ils maîtrisent désormais les techniques de dissimulation. Heureusement, ce n’est toujours pas suffisant pour rester totalement indétectable. Les principaux pays ciblés sont la République tchèque, le Canada, la Grande-Bretagne, l’Australie, l’Espagne et l’Italie. Pour se protéger, le meilleur moyen est de mettre à jour Internet Explorer et Flash Player, car les attaquants s’appuient sur des failles connues. Voire de ne plus utiliser ces logiciels aujourd'hui dispensables. L’usage d’un antivirus ou d’un bloqueur de pub peut également mettre l’internaute à l’abri.
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