Alors que la Russie essaie de faire migrer toutes les entreprises
locales vers des technologies nationales, Eugène Kaspersky saisit
l’occasion pour faire un clin d’œil à Vladmir Poutine, comme pour dire
qu’il y a un système d’exploitation « Made in Russia » désormais
disponible. Kaspersky OS, le système d’exploitation en question, est
fortement axé sur la sécurité, d’après le PDG de Kaspersky. Il est «
conçu pour les réseaux avec des exigences extrêmes pour la sécurité des
données », dit-il.
Après 14 années de travail, Eugène Kaspersky
se réjouit de voir enfin le premier dispositif commercial tournant sous
l’OS dont il a récemment célébré la naissance. D’après le PDG de la
firme, Kaspersky OS a été construit dans le but de mettre en place « un
système d'exploitation qu’il sera impossible de pirater en principe »,
même si certains ont pensé que cela pourrait ruiner son business model
de sécurité.
Les premières années après l’initiative ont permis
de discuter des détails techniques et de l'architecture, entre autres
points. « Ensuite, nous avons construit une équipe - très lentement,
puisque les spécialistes de l'OS sont rares. Et nous avons progressé
lentement mais sûrement », raconte le patron de la firme sécurité russe.
« Et aujourd'hui, nous ne célébrons pas simplement la dernière
discussion d'équipe, mais notre premier appareil véritablement prêt ! »,
dit-il.
Sans donner de détails, Kaspersky décrit les principales
caractéristiques de son OS. « Tout d'abord, il est basé sur
l'architecture micro-noyau ». Une architecture est dite micro-noyau (ou
microkernel) lorsque le noyau contient le strict minimum, c'est-à-dire
l'ordonnanceur et le programme qui simule la mémoire virtuelle, et que
la grande majorité des programmes se trouvent en dehors : les pilotes,
les programmes qui traitent les systèmes de fichiers ou l'interface
graphique, ainsi que les logiciels applicatifs.
Dans cette
architecture, les nombreux programmes qui se trouvent en dehors du noyau
sont isolés les uns des autres, sont exécutés comme des logiciels
applicatifs en concurrence, et utilisent les fonctionnalités du noyau
pour s'échanger des messages. Kaspersky OS devrait pouvoir être modifié
en fonction des exigences spécifiques d’un client.
«
Deuxièmement, il y a son système de sécurité intégré, qui contrôle le
comportement des applications et des modules du système d'exploitation.
Pour pirater cette plateforme, un cyberattaquant aurait besoin de casser
la signature numérique, ce qui - jusqu'à l'introduction des ordinateurs
quantiques - serait excessivement coûteux », explique Kaspersky. «
Troisièmement, tout a été construit à partir de zéro… pas même la
moindre odeur de Linux », dit-il. « Tous les systèmes d'exploitation
populaires ne sont pas conçus avec la sécurité à l'esprit, il est donc
plus simple et plus sûr de commencer à partir de zéro et de tout faire
correctement. C'est exactement ce que nous avons fait », a-t-il ajouté.
Eugène
Kaspersky estime que son OS pourrait s’avérer nécessaire dans bien de
cas. Tout d'abord, Kaspersky OS devrait « servir de base au
développement de systèmes de contrôle industriels protégés », mais
également « fournir une base pour le développement des dispositifs
embarqués protégés, y compris l'internet des objets. » Il prévoit de
donner prochainement plus de détails sur son système d'exploitation
sécurisé.
Source : Eugène Kaspersky
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